Un Voukoum, en créole guadeloupéen, c’est un mouvement massif et bruyant, un désordre provoqué sciemment pour provoquer l’éveil politique et artistique des gens de la rue, des vyé nèg ("vieux nègres"). C’est à la fois le tumulte et la révolte. C’est aussi le nom choisi par les membres du mouvement culturel implanté depuis le début des années 80 dans le quartier populaire du "Bas du bourg" à Basse Terre, en Guadeloupe : Mouveman Kiltirel Voukoum. Au local, une école abandonnée sur le morne, les jeunes du quartier retrouvent chaque jour les anciens du Mouveman pour préparer ensemble les costumes, ajuster le répertoire, apprendre le créole ou simplement discuter en préparant un repas. François Perlier a filmé les membres de Voukoum, y compris les jours de "déboulé" où ils font revivre les masques et les chants inspirés des cultures africaines ; jouant jusqu’à l’épuisement les rythmes du Gwo Siwo, ils entraînent la foule des spectateurs dans une transe collective qui perturbe l’ordre établi. Son film réussit à transmettre cette énergie et donne envie de descendre dans la rue, au son des tambours.
En présence de François Perlier.