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A Warm Scandinavian Winter Night

Dès les débuts du cinéma, on filme la nudité, des scènes érotiques voire l’acte sexuel. Mais ce sont alors des spectacles pour public averti. Quand les processus de censure se mettent en place, la sexualité est la première chose bannie des écrans. Le cinéma érotique devient une activité criminelle. Des circuits parallèles, plus ou moins clandestins, existent cependant. Les caméras continuent leur travail : des films aux prétextes instructifs (un documentaire sur un camp nudiste...) aux nudie-cuties, en passant par les porno pour maisons de joie. Ce n’est globalement que dans les années 1960, alors que la libération sexuelle devient un sujet de société, que la nudité (re)commence à faire son apparition dans les films grand public. La censure est confrontée à ses limites et est remise en question. Le sexe pénètre petit à petit le mainstream et, rapidement, le porno débarque. Durant la décennie ’70, c’est l’effervescence, la vague porno-chic. Pendant quelques années, la censure est dépassée. Mais les indignés s’érigent et les autorités vont vite réagir. L’arrivée de la vidéo contribuera aussi à la débandade et au cloisonnement du sexe dans la pornographie pure et dure. La nudité se retrouve confinée aux films de genre, jusqu’à une évolution récente où le sexe, parfois même non simulé, réintègre le cinéma grand public... Mais ça, c’est une autre histoire. Celle qui nous sera contée ce soir, par Jack Stevenson, se déroule dans une région pas si lointaine, il n’y a pas si longtemps. Il était une fois... la vague de chaleur venue du froid !

Jack Stevenson est un collectionneur de films et auteur bien connu des spectateurs du Nova. Américain installé au Danemark, son domaine de prédilection est le cinéma érotique scandinave. Son livre "Scandinavian Blue" (dans notre Microboutiek, tout comme cette anthologie du porno danois, tous les deux à prix réduit ce soir !) est consacré au sujet. Il viendra ce soir, bobines sous le bras, nous parler de ce que ces films ont pu amener comme bouleversements, locaux et internationaux, en matière de censure.

7,5€ / 5€ (soirée / avond)


Venom

Gift

Knud Leif Thomsen, 1966, DK, 35mm, vo st ang, 96

Le venin du titre, c’est Per, jeune homme mystérieux s’immisçant dans le quotidien d’une famille bourgeoise. Arrogant et manipulateur, il séduit et pervertit la fille et chamboule la famille avec son discours immoral. Il se veut prophète de la chair et passe à l’acte : armé d’un joint et d’une caméra 16mm, il tourne sans cesse, harcèle son entourage et s’essaye à la pornographie. Il initiera mère et fille à ce spectacle...
Dans ce film étonnant, Thomsen, réalisateur reconnu dans son pays, s’attaque à un sujet sensible : la déperdition morale de la jeunesse. Il y incorpore des séquences hard pour dénoncer de manière explicite la banalisation de la pornographie et ses conséquences sociales. Il ne prône pas son interdiction, mais revendique au contraire le droit de la critiquer de front en la montrant, au nom de la décence ! Il sera forcément lui-même confronté à la censure et mènera un combat pour la liberté d’expression qui prendra des proportions énormes. Il obtient le maintient de ces scènes dans le film, à la condition qu’elles soient recouvertes d’un X blanc. Mais de manière plus intéressante, son combat contre la censure aura ouvert une brèche qui va paradoxalement permettre à la pornographie de se répandre librement !

21.12 > 19:00
5€ / 3,5€ 7,5€ / 5€ (soirée / avond)


Conférence

par Jack Stenvenson (en anglais)

L’abolition de la censure et la légalisation du porno au Danemark, dès 1969, alimentent tous les fantasmes. La Scandinavie avait déjà la réputation d’être une terre chaude où les esprits sont ouverts et les femmes émancipées... Les cinéastes locaux comprennent vite ce qu’on attend d’eux et n’hésitent pas à exploiter le filon. C’est la surenchère, d’abord entre la Suède et le Danemark, puis entre la Scandinavie et l’étranger. La vague érotique déferle et fait beaucoup de remous. À coup de succès commerciaux et de scandales sans précédents, la censure est questionnée partout où souffle le vent du Nord. Des films sont saisis aux frontières alors que d’autres triomphent et saturent les circuits de diffusion "art et essai", faisant même craindre aux producteurs de cinéma non sexy de ne plus trouver de salles où sortir leurs films ! La réputation mondiale des films "européens" et des "films d’art" est faite...
Jack Stevenson reviendra sur le contexte scandinave, particulier en matière de censure, et sur l’histoire de ce cinéma et de sa diffusion, sans oublier, bien sûr, de présenter de nombreux documents et extraits de films, y compris les scènes originales de "Gift", non censurées.

21.12 > 21:00

Gratis


Concocté avec Jack Stevenson, le programme de cette longue et chaude nuit d’hiver sera l’occasion de braver les interdits et de découvrir quelques perles érotiques du grand Nord, souvent plus drôles qu’excitantes, il faut bien l’avouer... Nous verrons aussi ce que les mains étrangères font avec la mythologie érotico-scandinave, devenue un genre de cinéma d’exploitation en soi. Ainsi, de la Suisse allemande à Hong Kong, on trouve des films ayant pour cadre les bordels de Copenhague ou les beaux paysages suédois, peuplés de jeunes Inga, Greta, Olga ou autres Ilsa, prénoms dont la simple évocation, à l’époque, suffisait à faire frémir les hommes du monde entier.

21.12 > 23:00
5€ / 3,5€ 7,5€ / 5€ (soirée / avond)


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id_rubrique: 1916
prog: 1903
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