Au lendemain du tsunami ravageant dans le même mouvement la côte nord-est du Japon et les espoirs de lendemains nucléaires enchanteurs, les médias occidentaux -dans une solennelle unanimité- saluèrent sobrement d’une part l’ordre et le calme des japonais si bien organisés face à la catastrophe, et fustigèrent d’autre part, d’un air entendu, leur soumission ordonnée et stérile au gouvernement ainsi qu’à Tepco (exploitant de la centrale de Fukushima Daiichi), en soulignant l’apathie de journalistes prompts à resservir les mensonges et imprécisions du pouvoir aux médias locaux. En grattant le cliché apparaissent pourtant des poches de résistance informative, par le biais de documentaristes chevronnés, plongeant aux alentours ou dans la zone d’exclusion nucléaire grandissante pour, sans concession et dans la nécessaire confrontation, témoigner de la situation critique depuis les premiers instants de la catastrophe, jusqu’aux mouvements de lutte actuels. Ce travail, dense et protéiforme, fut directement soutenu par l’équipe du Yamagata International Documentary Film Festival (YIDFF), plus important festival de documentaires d’Asie, au travers de leur projet ’Cinema With Us’ qui, six mois à peine après le 11 mars, projeta plus de 20 films engagés. Et engageants !
Trois films liés à ce programme de soutien seront exceptionnellement diffusés, autant pour saluer l’initiative vitale du YDFF que pour explorer de nouvelles formes de représentations des vies, alliances et débrouilles de l’après Fukushima.