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Games and Over

Après le mois de mars et sa célébration de l’âge d’or des salles d’arcades et des grands classiques du jeu vidéo, le mois d’avril est l’occasion d’explorer ce que le jeu vidéo nous raconte depuis une dizaine d’années. Si ce dernier est devenu une industrie de divertissement colossale, son expansion a permis une certaine réappropriation par tout un chacun. Ce sont ces sorties de route de la logique industrielle qui seront au centre de notre programmation. Créateurs, utilisateurs, artistes : chacun, à sa façon, a fait sien ce medium interactif. Du retournement d’un discours anti-jeux (solitaire, violent et toutes ces choses) à la conception de films par les moteurs graphiques de jeux vidéo (Machinima) en passant par l’évocation de pratiques qui relèvent du spectacle, nous vous proposons pendant quelques soirées d’aller toucher du doigt les limites du jeu vidéo.



Workshop

Game Jam

Mais au fait, comment qu’on fait un jeu vidéo ? À l’aide d’outils open source et de bonnes idées, une poignée de "game jammers" transformeront le bar du Nova en studio de création vidéoludique. Dimanche, les pépites créées seront jouées sur le grand écran du Nova, avant de rejoindre les bornes d’arcade pour le reste de la programmation !

Inscription indispensable -> gamejam@nova-cinema.org



Lisanne Pajot & James Swirsky, 2012, US, HD, vo st fr, 103

Ce documentaire recompose le parcours de quatre développeurs de jeux vidéo indépendants majeurs ("Braid", "Super Meat Boy" et "Fez"), aux personnalités aussi différentes que charismatiques, galérant pour réussir à se faire une place au milieu de la jungle qu’est l’énorme industrie du jeu vidéo. Industrie ayant depuis quelques années largement dépassé celle du cinéma et des autres business du divertissement. En voulant faire des jeux indépendants, ces développeurs ont droit à une liberté de création sans limite car ils ne sont pas soumis à des contraintes de rentabilité économique. Revers de la médaille : se faire une place au milieu de jeux à plusieurs milliards, et de plateformes de distribution ("Steam", "Xbox Live", …) peu concernées par de ‘petits’ jeux. Des passionnés du jeu vidéo au bord de la crise de nerfs, mettant le reste de leur vie de côté pour travailler jour et nuit à ces petites perles hors du commun. Un film accessible à tout le monde, joueurs acharnés, joueurs du dimanche … Ou pas joueurs du tout.

Trailer

13.04 > 19:00
6€ / 4€


Courts métrages

Casual Gaming

short films

Avec le machinima, le jeu vidéo n’est plus seulement un divertissement interactif mais aussi un outil pour créer de nouvelles œuvres à part entière, en l’occurrence des films. C’est le cas de "Red vs. Blue" qui utilise le moteur du jeu de tir à la première personne Halo pour détourner l’action et les codes de cet univers guerrier en dialogues existentiels et en quiproquo absurdes. C’est le cas aussi de "Plastic Garden", qui détourne les limitations graphiques de Call of Duty pour nous faire ressentir le vide de la catastrophe nucléaire. Mais d’autres détournements existent, où le virtuel s’invite dans le réel, comme avec "Neighboorhood" ou "Swatted", qui se penche sur ce "canular" étatsunien consistant à envoyer des unités du SWAT (police paramilitaire) chez d’autres joueurs en train de retransmettre leurs parties en direct. Enfin, avec "The Air of the Earth in Your Lungs", cette séance nous invite à trouver un nouvel équilibre dans notre rapport au jeu vidéo, en abandonnant la manette pour un instant… Pour un instant seulement.

+ Neighborhood

Kaori Kinoshita & Alain Della Negra, 2005, FR, HD, vo st fr, 17

+ Red vs Blue

Burnie Burns, 2003, US, HD, vo st fr, 15

+ Swatted

Ismaël Joffroy-Chandoutis, 2018, FR, DCP, vo ang st fr, 21

+ The Plastic Garden

Ip Yuk Yiu, 2013, HK, HD, 11

+ The Air of the Earth in Your Lungs

Ross Meckfessel, 2018, US, 16mm, sans dial, 12

Red VS Blue Trailer

13.04 > 21:00
6€ / 4€


Harun Farocki, 2012-2014, DE, HD, vo ang st ang, 43

Harun Faroki a durant toute sa carrière montré l’envie de décortiquer les médias audiovisuels pour en comprendre les influences sur nos modes de représentation, la fin de son oeuvre se tourne tout naturellement vers le jeu vidéo, à l’extrême limite de la poésie et de l’interactivité. Les épisodes I-IV de Parallel, conçus avant tout comme une installation dans l’espace sur quatre écrans, sont montrés ici en une seule œuvre continue aussi immersive que réflexive. Chaque épisode s’attarde sur un aspect de la création d’images numériques : réalisme, algorithmes des personnages, artefacts. Harun Farocki choisit de nous placer au cœur même du jeu vidéo, au centre du code et de la création d’images de synthèse, pour mieux analyser le rapport que, comme tout art avant lui, celui-ci entretient avec le réel.

+ Super Mario Movie

Cory Arcangel, 2005, US, Nintendo Entertainment System, sans dial, 15

L’une des spécialités de l’artiste-hackeur, Cory Arcangel, est le détournement de jeux vidéo des premiers temps en jouant directement avec la matière-même du jeu : la cassette. Lancer la cassette de "Super Mario Movie", c’est pénétrer dans un univers psychédélique où tout l’univers du premier Mario mute. Un machinima ? Une expérience qui frise la métaphysique du pixel en tous cas.

14.04 > 17:00
4€ / 3€


Cyril Bérard, 2016, FR, HD, vo fr , 66

Quand des motivés du numérique imaginent la création d’un jeu vidéo avec un groupe de personnes issues d’un centre psychiatrique, le chemin est progressif et l’exploration fourmillante. De manière périodique, le petit groupe de résidents se retrouve pour apporter une nouvelle pièce à l’édifice. L’idée, tout créer de zéro : les images, la musique et le gameplay. Tout en procédant par essai-erreur, les résidents se prennent au jeu et sont amenés à vivre des expériences sensorielles très variées en faisant par là avancer le projet. Découverte des manettes et des principes du ‘shoot them up’, écriture de la musique ou encore construction 3D des personnages interprétés par les résidents, nous emportent dans la découverte d’une création audacieuse et sortie des sentiers battus de la conception vidéoludique.

En présence du réalisateur

Trailer

14.04 > 19:00
6€ / 4€


Josef Rusnak, 1999, DE-US, 35mm, vo ang , 100

"The Thirteen Floor" commence comme un bon film de série B : les acteurs ne sont pas terribles, on peine à avoir de l’empathie pour les personnages, on sent qu’il y avait du budget pour la déco mais pas trop, on se dit que "Matrix" est sorti la même année et on s’apprête à sortir de la salle quand, tout d’un coup, le film prend une toute nouvelle tournure…
À l’occasion de son premier « téléchargement » dans l’univers virtuel sur lequelle il travaille depuis six ans, Douglas Hall se rend compte que le résultat dépasse toutes ses attentes en termes de réalisme, et parvient à nous (spectateurs) faire croire à sa stupéfaction. Mais, en faisant irruption sans précaution dans cette réalité virtuelle, Hall déclenche une crise existentielle chez l’un des personnages non-joueurs, crise qui ne va pas tarder à rattraper Hall dans la réalité… Sur fond d’enquête policière accablante contre le personnage principal, une réflexion pas si mal ficelée sur la frontière parfois poreuse entre réel et virtuel.

Trailer

14.04 > 21:00
6€ / 4€


A l’occasion de cette programmation autour du jeu vidéo, Isabelle Arvers viendra animer un atelier de création de machinima. Tu as toujours rêvé de voir tes personnages de jeux vidéo préférés incarner d’autres rôles que ce qu’ils jouent d’habitude ? Tu voudrais voir un de tes film projeté dans une vraie salle de cinéma ? Rejoins cet atelier ! Les machinimas sont des films conçus à partir de jeux vidéos. Ouvert à tous (à partir de 8 ans), l’atelier permettra à chacun de découvrir l’histoire de cette pratique, les différentes techniques et réaliser son propre film.

Inscription par mail -> machinima@nova-cinema.org

28.04 > 10:00


Benjamin Nuel, 2012, FR, HD, vo fr , 80

Terroristes désœuvrés et militaires anti-terroristes sans emploi ont suspendus les hostilités et tuent ensemble le temps dans un château gardé par une poule en jouant au ping-pong, en se baladant dans la forêt voisine ou en discutant du sens de la vie. Dans un univers aux allures becketiennes, le réalisateur détourne les personnages du FPS(*) Counter-Strike, pour développer une narration sans action et pleine de dialogues (le comble pour un jeu de guerre !) mêlant réflexions absurdes et humour existentiel. Une fois dépassée, ou acceptée, l’esthétique aride de cette animation minimaliste nous permet à notre tour de divaguer à l’intérieur de nous-mêmes, avant d’être rattrapé par l’apocalypse, représentée ici de manière singulièrement vidéoludique.

+ Courts métrages de l’atelier

En avant-programme de "Hotel", venez découvrir les résultats de l’atelier Machinima de la journée.

(*) first person shooter, jeu de tir en vue subjective

Trailer

28.04 > 19:00
6€ / 4€


Hironobu Sakaguchi, 2001, US-JP, DCP, vo st fr & nl, 106

Voici le premier film (à 140 millions de dollars) en images de synthèse photo-réaliste réalisé par le créateur de la série de jeux "Final Fantasy". Nous sommes en 2065, sur une planète Terre en plein chaos, où les derniers humains survivent sous un gigantesque champ de force. Des esprits extraterrestres tombés sur la planète via une météorite absorbent toute forme de vie par simple toucher en capturant leurs âmes. Commence alors une lutte féroce entre deux clans. Les premiers, dirigés par le général Hein, veulent détruire les spectres grâce à un canon spatial, qui pourrait aussi éliminer les derniers humains vivant sur terre. Les deuxièmes, plus scientifiques et moins brutaux, principalement Aki, l’adjointe du professeur Cid, s’engagent dans une voie plus difficile : la reconstruction d’un rythme spirituel aidé par les rêves mystérieux d’Aki. Un film pas si proche du jeu, qui pourrait décevoir les gamers les plus aguerris, mais des images et techniques assez époustouflantes et révolutionnaires pour l’époque qui donnent à "Final Fantasy : The Spirit Within" des allures de luxueux machinima.

Trailer

28.04 > 21:00
6€ / 4€


Kaori Kinoshita & Alain Della Negra, 2009, FR, HD, vo ang st fr, 80

Imaginez un homme-chat, un esclave sexuel et un pasteur célébrant une messe virtuelle : toutes ces personnes se rencontrent sur "Second Life", jeu en ligne sorti en 2003. Ici, tout le monde est libre d’être qui il veut, de développer son espace, de faire ce qu’il a envie de faire.
Alain Della Negra et Kaori Kinoshita semblent d’abord observer le monde virtuel comme une échappatoire, un défouloir pour faire ce que le réel n’autorise pas, débouchant parfois sur un certain humour absurde, comme ces femmes qui œuvrent pour la planète en plantant des arbres… virtuels. Mais, lentement, la frontière entre les deux mondes s’estompe. Non pas que l’un se confonde avec l’autre, mais simplement que les actions effectuées dans le monde de "Second Life" ont des répercussions dans la réalité. Le programme devient alors un espace d’émancipation, la promesse d’un monde libertaire qui se concrétise au bout du désert. Et si le jeu, loin de nous asservir et de nous isoler, nous libérait et nous socialisait ?

En présence des réalisateurs

Trailer

04.05 > 19:00
6€ / 4€


Gus Van Sant, 2003, US, 35mm, vo st fr, 81

En 2003, Gus Van Sant s’inspire d’ "Elephant" d’Alan Clarke, projeté en deuxième partie de soirée, pour réaliser un film autour de la tuerie du lycée de Columbine. Outre le titre d’Alan Clarke, Van Sant se saisit de l’esthétique du film, faite de travelling accompagnant les personnages et de boucles temporelles. C’est que le but de Van Sant est le même que celui de Clarke : comprendre cet « éléphant dans notre salon », selon l’expression anglaise, c’est à dire dévoiler les soubassements sociologiques d’un problème que personne ne veut voir, aussi gros soit-il, qu’il s’agisse du conflit nord-irlandais dans un cas, ou du malaise contemporain des adolescents américains dans l’autre. Comme les commentateurs de faits divers, Van Sant égrène les possibles explications : famille démissionnaire, environnement hostile du lycée ou encore… le jeu vidéo, évoqué également par son traitement de l’image inspiré des jeux en first person shooter. Mais aucune explication ne suffit : quelque chose, dans cette soudaine violence, résiste. Rien n’obéit à une chaîne causale simple. Comment alors mettre à jour un système qui fonctionne comme une algorithme complexe insaisissable ? Ici, Van Sant touche aussi le jeu vidéo, au-delà de son évocation : tourner inlassablement en rond dans un monde pour en comprendre les règles sous-jacentes, et pouvoir enfin régler son compte au boss de fin : l’Elephant.

Trailer

05.05 > 19:00
6€ / 4€


Alan Clarke, 1989, IE, HD, sans dial, 39

En 1989, Alan Clarke réalise pour la télévision "Elephant", une suite d’exécutions toutes issues de rapports de police réels, qui dresse le sombre portrait de l’Irlande du Nord de l’époque, en plein climat de guerre civile. Un quart de siècle plus tard, Hugo Arcier remet en scène "Elephant" dans le jeu vidéo GTA 5 avec "Eleven Executions". Ces œuvres mises côte-à-côte donnent quelque peu l’impression d’observer un joueur en pleine session d’un jeu de die and retry : essayer, mourir, réessayer. Avec Gus Van Sant dont le film ouvre la soirée, les trois auteurs tentent chacun à leur manière de percer le mystère de la violence, et ses logiques systémiques. Si Alan Clarke nous montre de manière succincte un simple corps en action, pour nous laisser chercher des réponses dans les décors, les démarches, les vêtements..., Hugo Arcier, observe la réaction des algorithmes face à la tuerie. Chaque exécution est rejouée deux fois, et le jeu répond différemment à chaque fois. Ces films cherchent le graal du joueur et du citoyen : comprendre le code du jeu pour le maîtriser, comprendre le système pour s’en libérer.

Pour clore cette soirée nous inviterons poliment le public à découvrir Postal², jeu de run and gun ultra-violent et malsain. Comment alors, aux vues de tout ces traitements évoqué pendant la soirée, peut on comprendre la représentation de la violence aujourd’hui ? Les jeux vidéos rendent-ils violent ? Et si ce reproche, longtemps fait aux jeux interactifs, ne tenait pas ? S’il confondait la source et le réceptacle de la violence d’une société ? Venez vous faire votre avis.

05.05 > 21:00
Gratis


Expo

Novarcade

En avril, Novarcade reste branchée au foyer ! Pour varier les plaisirs et parce que le jeu vidéo a sacrément évolué depuis Pac-Man, Mario et Pokemon, on vous propose une sélection des jeux les plus intéressants des dix dernières années, souvent issus de créateurs indépendants (que l’on retrouve dans le film "Indie Games"), mais pas uniquement. Une visite au foyer sera également l’occasion de découvrir et d’expérimenter une pas-si-nouvelle manière de savourer le jeu vidéo à travers des sessions de Let’s Play (où l’on prend du plaisir à regarder un autre joueur arpenter le jeu) ou des sélections de Live Twitch (plateforme de retransmission en direct spécialisée dans les parties de jeux vidéos).



À l’occasion de cette programmation "cinéma & jeux vidéo", nous vous proposons une nouvelle expérience dans la salle du Nova, celle du Let’s Play, qui consiste à regarder quelqu’un jouer, en simple spectateur. À l’heure d’envoyer le programme à l’imprimeur, nous ne connaissons pas encore les titres auxquels nous vous proposerons de jouer, mais n’hésitez pas à consulter notre site Internet !



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