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Jocelyne Saab

Jocelyne Saab (1948-2019) est aujourd’hui considérée comme l’une des plus importantes cinéastes libanaises de son temps. Pour la toute première fois à Bruxelles et grâce au travail de l’Association Jocelyne Saab, le Nova a le plaisir de vous présenter une partie de son œuvre restaurée. Issue de la bourgeoisie chrétienne libanaise, Jocelyne Saab grandi dans l’ouest de Beyrouth puis part étudier en France. Âgée d’une vingtaine d’années, elle devient reporter de guerre et couvre, pour la télévision française, les conflits qui ravagent son pays à partir de 1975. Engagée dans les luttes pour la justice et la liberté des peuples, elle évolue progressivement du reportage vers une œuvre plus poétique en contrepoint des couvertures médiatiques occidentales. C’est aux côtés des hommes et des femmes palestinien·ne·s, des civils du Sud-Liban, des enfants de la guerre puis plus tard des Iranien·e·s, des Egyptien·ne·s ou des Sahraoui·e·s qu’elle fabrique une œuvre de première importance pour l’histoire. À l’heure où nous écrivons ces lignes, les films de Jocelyne Saab résonnent très fortement avec l’actualité et questionnent la possibilité de faire renaître un espoir parmi les ruines. Etel Adnan, poétesse et peintre libanaise, disait d’elle que "peu de gens ont autant souffert pour demeurer dignes d’eux-mêmes, pour survivre d’une façon qui ait un sens, dans un monde si hostile ou si indifférent que celui qui est le nôtre".



Jocelyne Saab, 1975, LB, vo st fr & ang, 75

Dans ses premiers reportages et documentaires qu’elle destine à la télévision, Jocelyne Saab est avant tout motivée par l’idée d’informer le plus grand nombre. En l’occurrence, il s’agit de raconter les origines de la guerre civile libanaise qui a démarré quelques mois plus tôt. Après avoir tourné en Irak, en Égypte, en Lybie et en Syrie, Saab filme ici la crise que traverse son propre pays avec le parti pris de donner la parole à toute le monde : chrétiens comme musulmans, progressistes comme conservateurs, Libanais et réfugiés palestiniens… Le résultat est passionnant. Tourné avec des moyens très légers et pendant quelques semaines d’accalmie du conflit, ce film permet d’entrevoir la mosaïque complexe de la société libanaise, de mieux comprendre la dynamique destructrice qui est à l’œuvre, et de constater qu’au-delà des conflits religieux sont ancrées des problématiques sociales et économiques.

07.02 > 19:00  


Compilation

Guerre au Liban

+ Les Nouveaux Croisés d’Orient

Jocelyne Saab, 1975, LB, vo st fr & ang, 10

Le savoir-faire français s’exporte bien, surtout en temps de guerre… Portrait de René Gaudet, un mercenaire breton engagé au Liban par les phalangistes pour entraîner les milices chrétiennes.

+ La Tueuse

Jocelyne Saab, 1982, LB, video, vo, 5

"La Rose des phalanges" pour certains, "la Tueuse" pour d’autres. Portrait trouble de Jocelyne Khoueiry, membre d’un commando de femmes et égérie de la milice phalangiste à Beyrouth en 1976. Elle serait à l’origine de plusieurs opérations sanglantes. Quinze ans plus tard, elle et son commando de guerrières se sont retirés du monde et ont fondé un ordre religieux.

+ Les Enfants de la Guerre

Jocelyne Saab, 1978, FR, DCP, vo st fr & ang, 12

Quand on est enfant et qu’on joue à la guerre, c’est qu’on l’a vu à la télévision ou au cinéma. Pas dans ce film où les enfants, rescapés du massacre du quartier de la Quarantaine, recréent la réalité quotidienne de ce qu’ils vivent à Beyrouth. Et quand la guerre est le seul horizon que l’on a, que veut-on devenir quand on sera plus grand ? Un guerrier évidemment…

+ Pour quelques vies

Jocelyne Saab, 1976, LB, vo st fr & ang, 19

Jocelyne Saab fait un portrait de Raymond Eddé, candidat aux élections présidentielles libanaises et opposant à la guerre confessionnelle. Pendant cette guerre des deux ans, il raconte comment, avec son équipe, il recherche les disparus, qu’importe leurs religions.

07.02 > 21:00  


Jocelyne Saab, 1981, FR-LB, DCP, vo ar st fr & ang, 60

Quand Jocelyne Saab part tourner en Iran, elle veut comprendre ce qui se trame dans cette région du monde, dans l’idée que son pays, le Liban, doit se préparer à en subir les répercussions. Dans ce film, la machine analytique Saab est à l’œuvre, avec cet oeil si juste qui lui est propre, Jocelyne est partout, dans les universités, le temple séculaire des Mollah, avec les milices à l’entrainement, chez les minorités kurdes, dans les bidonvilles des laisser pour comptes, elle filme les conseils ouvriers autogérés, les intellectuels progressistes... elle interroge les contradictions, observe ce peuple en quête de liberté, après des années de dictature. Ce qu’elle nous donne à voir de l’Iran révolutionnaire des années 80 brise les clichés de l’intégrisme Chiite et transforme notre regard sur cette société. "Je suis arrivée à la fin de l’époque révolutionnaire et puis tout s’est effondré. J’ai encore joué là-bas l’impressionnisme, laissé aller ma sensibilité." Cette précieuse sensibilité nous aide à comprendre le monde perse et sa position actuelle dans l’échiquier mondial.

08.02 > 19:00  


Jocelyne Saab, 1978, FR-LB, DCP, vo fr & ar st fr & ang, 50

En 1978, trois ans après le début de la guerre civile au Liban et alors que l’armée israélienne a envahi le sud, Jocelyne Saab revient dans son pays comme une "voyageuse qui a pris le bus en marche". Sous la forme d’une lettre envoyée à ses ami·e·s de l’étranger, elle parcourt la ville avec sa caméra. Les rues, les cafés, les musées et les nombreux barrages qu’il faut traverser, font parfois ressurgir des souvenirs et des images gravées dans sa mémoire. La voix-off écrite par la poétesse Etel Adnan et dite par Jocelyne Saab saisit en quelques mots l’air du temps. Mais c’est à bord d’un bus devenu studio ambulant qu’elle capte l’état d’esprit des Beyrouthins, des réfugiés ou des soldats. Elle prend ensuite la direction du Sud-Liban, suivant celles et ceux qui ont fuit et reviennent. Dans "Lettre de Beyrouth", Jocelyne Saab fait une véritable chronique de cette "terre de refuge, devenue une terre de réfugiés".

08.02 > 21:00  


+ Les Femmes palestiniennes

Jocelyne Saab, 1974, FR, DCP, vo fr st fr & ang, 11

Jocelyne Saab nous livre un reportage sur les femmes palestiniennes proactives au Liban. Des universitaires, des combattantes à l’entrainement, des humanitaires œuvrant dans les camps de réfugiés, toutes unies par un désir commun d’émancipation et de libération. Ce film commandé par France 3 n’a jamais été diffusé à la télévision française, le jugeant trop militant.

+ Le Front du refus

Jocelyne Saab, 1975, FR, DCP, vo fr st fr & ang, 13

Véritable coup dans la carrière de Saab, ce film nous plonge dans les bases secrètes d’entrainements de Fedayins où se forment, entre autre, les commandos suicide. Jocelyne fait entendre la voix de ceux qui ne veulent pas de la politique du compromis de l’OLP de Yasser Arafat. Ici la plupart des hommes qui partent combattre sur les territoires occupés par Israël savent qu’ils ne reviendront pas vivants.

+ Sud-Liban, histoire d’un village assiegé

Jocelyne Saab, 1976, FR, DCP, vo fr & ar st fr & ang, 15

La zone frontalière du Sud-Liban exprime le coeur des enjeux de la guerre. Ce reportage nous immerge dans les derniers instants des habitants d’un village palestinien avant le massacre. On comprend les alliances entre la droite chrétienne libanaise, la Syrie et l’armée israélienne pour anéantir la résistance palestinienne.

09.02 > 17:00   + 14.02 > 19:00


Jocelyne Saab, 1982, LB, vo st fr & ang, 37

Juillet 1982. Alors que Jocelyne Saab a vu sa maison brûler quatre jours avant le début du siège de Beyrouth par l’armée israélienne, la cinéaste prend sa caméra et parcourt la ville sans avoir d’idée précise à l’esprit. Elle ne fait pas d’interviews. Elle filme les ruines de sa maison et de celles des autres, ces lieux qui partent en fumée tout comme des parts d’histoire et d’identité de Beyrouth. Elle capte des instantanés de vie quotidienne dans l’horreur des bombardements. La débrouille et la solidarité. Des regards, des gestes. Un texte écrit et lu par le dramaturge Roger Assaf film sensible et poignant, plus personnel que jamais et qui restera pour cette raison l’un des préférés de la cinéaste.

+ Le bateau de l’exil

Jocelyne Saab, 1982, LB, DCP, vo st fr & ang, 12

1982. Beyrouth est assiégée par l’armée israélienne, forçant Yasser Arafat à mettre fin à son exil libanais. À bord de l’Atlantis, le bateau qui le mène vers la Grèce puis la Tunisie, le leader de l’OLP s’entretient avec Jocelyne Saab, seule journaliste autorisée à l’accompagner.

09.02 > 21:00   + 27.02 > 21:30


Jocelyne Saab, 1977, DCP, vo fr & ar st fr & ang, 96

Le cinéma de Jocelyne Saab ne s’arrête pas aux frontières de son pays. Éduquée dans l’idéologie panarabe, elle fait partie d’une génération héritière des luttes d’indépendance conduites après la Seconde Guerre mondiale. Alors qu’au Liban la lutte pro-palestinienne subit des revers dans le conflit qui déchire le pays, Saab part documenter d’autres luttes. En Égypte d’abord. Dans le Sahara occidental ensuite, où les membres du Front Polisario ont déclaré un an auparavant l’indépendance de la République Arabe Sahraouie Démocratique. Après le départ du colonisateur espagnol, cette région du monde (anciennement appelée Sahara espagnol) fait l’objet de convoitise par le Maroc au nord et la Mauritanie au sud. Mais le mouvement politique indépendantiste d’abord créé pour lutter contre la présence espagnole s’oppose dès lors à l’occupation de son territoire par le Maroc et lutte pour son autodétermination avec le soutien de l’Algérie. Jocelyne Saab documente ainsi le dernier conflit post-colonial du continent africain non résolu à ce jour, qui reste une des raisons des dissensions entre le Maroc et l’Algérie.

20.02 > 20:30


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pos: aval