Prima Nova

Deuxième fournée de notre nouvelle formule, dédiée à des nouveaux films n’entrant pas dans les programmations thématiques du Nova. Le principe est simple : longs et moyens métrages de tous genres sont pris en compte, du moment qu’ils ont été récemment (auto)produits et qu’ils nous sont soumis par leur(s) réalisateur(s). Il ne s’agit pas forcément d’avant-premières. Chaque film reçu ne pourra pas être projeté : le Nova en sélectionnera certains qui feront l’objet d’une séance (à priori un jeudi soir), gratuite et suivie d’une rencontre avec leur réalisateur. Qu’on se le dise !

Pour nous envoyer vos films :
Cinéma Nova (Prima Nova), 14 rue d’Arenberg, 1000 Bruxelles.

"Que faire quand on est confronté à un environnement qui disparaît ? Quelle explication trouver à cela ? Dans les années 1960, la mer d’Aral, située au Kazakhstan et en Ouzbékistan, était une vaste mer intérieure. Aujourd’hui, elle a perdu 60% de sa superficie du fait de la culture intensive du coton. Avec Zokir, mon guide, nous nous retrouvons devant l’impossibilité de voir cette mer, désormais perdue au milieu du désert. Même les marques de sa présence antérieure, telles que les bateaux, ne sont plus là."
Le décor du film est la catastrophe écologique de la Mer d’Aral, assoiffée par une agriculture trop intensive. Mais l’équipe partie à la recherche d’un sujet presque disparu est confrontée à la réalité, parfois loin de ce qu’elle avait pu imaginer depuis l’autre bout du monde. Elle doit reconstruire son approche avec les éléments en présence... ou disparus, puisque les symboles visuels qu’elle était venue filmer ne sont plus là. "Tout ce qu’il reste ce sont des gens qui espèrent". Et ce sont eux qui deviennent le centre du film.

Une place publique, un lieu commun, au centre de Bruxelles. Le réalisateur s’y arrête, pendant un an, pour regarder l’infime dans le brouhaha et capter l’activité de ce lieu de flânerie et d’intense passage. Au fil des saisons, de jour comme de nuit, il s’intéresse au vent, aux sons de la nuit, à ceux qui, comme lui, s’arrêtent. En quête de moments fugitifs plutôt que d’événements, sa présence solitaire et muette intrigue, provoque ou suscite des rencontres furtives ou anecdotiques. La bande sonore, conçue telle un miroir aux images, nous fait découvrir des histoires de rencontres éphémères racontées par des anonymes. "Anonyme" est avant tout une affaire de hors-champ. Un film tout en lenteur et en immobilité qui, à force, devient acte et condense un regard singulier sur l’espace public aujourd’hui. Un film qui a également suscité des suites, dont le projet "Passeurs d’histoires" : un appel à histoires, dont le résultat est diffusé par une quinzaine de radios en Belgique...

www.anonymes.be

C’est l’histoire de femmes qui parlent des hommes. Des femmes qui travaillent en vitrine, au quartier Nord de Bruxelles. A l’avant-plan, un fauteuil tourné vers la rue, une femme, un corps qui s’offre au regard, les néons, les objets qui racontent. Derrière, un petit salon, quelques magazines, de quoi se faire un café... Puis un rideau qui cache le lit, royal de pacotille, comme un décor de théâtre. Tout au fond, une petite salle de bains. L’univers de travail de Julie, Sabrina, Sonia et Dédée.
Pendant plus d’un an, Khristine Gillard a passé du temps "dans la vitrine" pour en sortir, lentement. Installer ce lieu où les femmes ne sont pas que des prostituées, où les hommes ne sont pas que des clients. Un an de travail sonore et d’entretiens a précédé le tournage. Il en ressort un film physique, qui est un état plus qu’un constat, une sensation et non une réponse. A travers la représentation du quotidien de ces femmes, attachantes, parfois clichées, se construit un espace mental correspondant à l’univers particulier de chacune, avec leurs parts de fragilités et de ruses.