Monte Hellman est le meilleur réalisateur dont vous n’avez sans doute jamais entendu parler. Hellman (°1932) sort de l’écurie du légendaire entrepreneur de l’exploitation Roger Corman, l’école du New American Cinema formant la génération des ’movie brats’. La plupart d’entre-eux passèrent avec succès dans le système des studios d’Hollywood, mais Hellman est d’une manière ou d’une autre toujours resté en marge. Sa carrière est pour le moins éparse, pourtant il n’a jamais arrêté de travailler : entre ses propres films, il fut coach en dialogue, assistant réalisateur, monteur (notamment pour Peckinpah), producteur exécutif (par ex. sur "Reservoir Dogs") et bien d’autres choses.
Hellman doit sa réputation de réalisateur culte à seulement une poignée de films : les ’acid westerns’ "Ride in the Whirlwind" et "The Shooting" (1967) avec Jack Nicholson (qui les a aussi coproduit et a écrit le scénario du premier) et ce qui est probablement l’ultime road movie : "Two-Lane Blacktop" (1971). Les films ne trouvèrent pas leur public aux États-Unis mais bien en Europe, surtout en France, où l’on semblait plus sensible à la parabole existentialiste derrière l’histoire d’aventure. "I believe the best movies are road movies. The road is very enigmatic. The road is life", dit Hellman. Et ses personnages sont à la recherche de quelque chose qui semble toujours hors de leur portée (leur âme ?).
Nous passerons ce dimanche de février en compagnie de Monte Hellman, qui présentera ses films et répondra aux questions du public.
Vous pourrez également découvrir, la veille au Bozar, "Two-Lane Blacktop" en copie neuve et son tout nouveau film, "Road To Nowhere".