transgression [trænzˈgrɛʃən]
[n] the action of going beyond or overstepping some boundary or limit
[n] the act of transgressing ; the violation of a law or a duty or moral principle
Depuis les années 1960, l’Âge d’Or hollywoodien n’est plus qu’un conte de fée fané, ses mythes se craquèlent et implosent. À force d’aseptiser la culture, de désinfecter l’espace médiatique et de repousser les trouble-fêtes dans le hors-champ de l’espace public, le puritanisme américain a produit ses propres germes déviants, qu’il est incapable de faire disparaître. Au début des années 1980, à New York, se développe le Cinéma de la Transgression, une sorte d’écho filmique au courant musical No Wave (Teenage Jesus and the Jerks, DNA...). On y retrouve des cinéastes comme Nick Zedd, Richard Kern, David Wojnarowicz, Tessa Hughes-Freeland et de nombreux autres. Leurs films se vautrent dans le vomi et les excrétions suintants du corps social américain ; ils parodient les valeurs morales et les institutions démocratiques dans un crachat anarcho-nihiliste qui ne laisse pas entrevoir de solution politique (en cela ils se différencient radicalement des cinéastes underground des générations précédentes). Les films sont bruts, sales et s’inscrivent dans une éthique de l’amateurisme : les créateurs ne doivent pas rendre leurs travaux rentables ni acceptables. Cette esthétique "trash" (dans le sens premier du mot) vient à la fois de la nécessité de créer avec ce qui est disponible et des pratiques "Do It Yourself", mises en avant par le punk quelques années plus tôt. À la même période en Europe, plus précisément en Allemagne, des cinéastes (comme Birgit et Wilhelm Hein, Werner Nekes) abordaient les mêmes thèmes avec une extrême violence. Certains d’entre eux étaient issus du cinéma abstrait et structurel et participèrent à l’actionnisme viennois qui sévissait dans les années 1960.
In collaboration with BUTFF, Worm & Vzw Marcel.
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