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Atome

The Otolith Group, 2012, GB, HD, vo jp st ang, 64

Mêlant images d’archives diverses et surprenantes, infographies et rencontres, ’The Otolith Group’ transcende les genres en réalisant ce documentaire essentiellement sensoriel et factuel par instant, flirtant à l’envie avec le cinéma expérimental. Projet alliant esthétique et politique, ce documentaire atypique questionne directement la philosophie toute puissante du progrès et de la course technologique. Invité à réaliser un film sur le 11 mars 2011 pour la treizième édition du dOCUMENTA, la prestigieuse quinquennale d’art contemporain, le collectif trouve sa place d’observateur non japonais en alternant réflexions, rencontres et évocation d’un temps où, par delà les vagues, l’atome impose sa loi, ses expériences et son incertitude (ir)radieuse.

+ Safety Zone

Lukas Kokes, 2007, CZ, video, vo st ang, 13

En temps de paix nucléaire, la question de la zone d’influence de l’atome se pose avec acuité. Entre légendes urbaines, craintes, légitimes ou paranoïaques, et tartines au miel, Lukas Kokes confronte la parole cartésienne et raisonnée du physicien nucléaire à celle de l’apiculture aux abeilles désormais honnies. Sur fond d’activités humaines et de paysages noir et blanc brumeux, le montage croise le destin des ruches à celui des champignons.

27.11 > 19:00 + 13.12 > 21:00
5€ / 3,5€


Michael Madsen, 2010, DK, video, vo st fr & ang, 75

Composé comme une lettre vidéo à l’adresse des générations futures, ce film nous interroge sur l’indépassable philosophie prétentieuse de notre époque qui clame pouvoir tout contrôler, quitte à prendre des décisions impliquant l’ensemble des êtres vivants pour des dizaines de milliers d’années. Depuis Onkalo, un gigantesque dédale creusé à 500 mètres de profondeur dans le sous-sol finlandais pour y stocker les déchets radioactifs, Madsen dépasse la forme habituelle du documentaire pour nous plonger dans une réflexion métaphysique digne de la science-fiction. Par l’exploration des thèses des concepteurs de ce projet d’enfouissement démesuré et le développement d’hypothèses de vie et survie du projet, il dessine la fragilité des productions humaines, interroge les civilisations qui nous succèderont et questionne la possibilité d’une communication intergénérationnelle.

+ White Horse

Maryann De Leo & Christophe Bisson, 2008, US, HD, vo ru st fr & ang, 18

Maxym Surkov retourne pour la première fois dans la ville de son enfance, Pripyat, depuis son évacuation en 1986 suite à la catastrophe de Tchernobyl. Après 20 ans d’exil, son premier mouvement est destiné à l’affiche représentant un cheval blanc, accrochée sur le mur de sa chambre d’antan. À ses côtés, nous repêchons des petits bouts de vie, abandonnés là-bas, et le regardons recoller certains morceaux pour construire un pont fragile vers son passé. Sensible, la caméra du duo De Leo / Bisson témoigne de déchirures pas nécessairement réparables d’un temps disparu.

28.11 > 19:00 + 04.12 > 19:00
5€ / 3,5€


Sebastian Mez, 2013, DE, video, vo st ang, 84

Ébranlé par la catastrophe du 11 mars 2011, Sebastian Mez explore la vie tumultueuse de l’atome et découvre un événement sur lequel, encore aujourd’hui, les médias restent silencieux. En 1957, à Muslyumovo, un village du sud de l’Oural, un réacteur du complexe nucléaire Mayak explosa et exposa les populations locales à de très fortes radiations. Le site, encore en activité aujourd’hui, déverse ses eaux radioactives dans la Tetcha, la rivière traversant la région, devenant de fait l’une des décharges radioactives les plus contaminées du globe. Officiellement pour cause de blocage soviétique, la non-information vis-à-vis de cet événement aux premières années de développement du nucléaire civile questionne. Ce film, doté d’un noir et blanc très esthétique, alterne entre portraits d’habitants et longs plans de la nature alentours. Le travail du son et de l’image rend perceptible ce danger invisible et crée une dimension hors du temps, à cet endroit oublié du reste du monde.

+ Le sacrifice

Wladimir Tcherkoff, 2003, CH, video, vo ru st fr, 25

Immédiatement après la catastrophe de Tchernobyl, là où les radiations étaient trop fortes pour les machines, des centaines d’hommes, appelés liquidateurs, travaillèrent jours et nuits pour arrêter l’incendie et couvrir le réacteur d’un « sarcophage ». Leur sacrifice salvateur se fit dans l’indifférence la plus totale. Les témoignages des survivants en sursis et de leurs familles condamnent fermement les dénis soviétiques, auxquels nos gouvernements n’ont rien à envier.

05.12 > 19:00 + 18.12 > 19:00
5€ / 3,5€


The China Syndrome

Le syndrome chinois

James Bridges, 1979, US, 35mm, vo st fr & nl, 122

Présente sur tous les fronts, depuis le soutien aux Black Panthers jusqu’au fitness pour tous, Jane Fonda fut aussi une activiste engagée dans la lutte contre le nucléaire. "The China Syndrome" en est la trace la plus évidente. L’histoire est celle d’un ingénieur nucléaire (interprété par Jack Lemmon) veillant au bien être de son bébé réacteur, jusqu’au jour où un café vibrant le plonge dans la stupeur. Cette histoire est enrichie par le destin d’une bobine censurée par une chaîne de télé locale, comportant la mise en images clandestine de l’accident caféiné. La sobriété apparente de ce thriller haletant souligne la précision du propos dans le détricotage de l’opaque système nucléaire. Étonnant écho aux micro-fissures originelles constatées dans nos centrales, ce film fut stigmatisé par le lobby américain du nucléaire le jour de sa sortie, le 16 mars 1979. Le 28 mars 1979, le monde découvrait le nom de la centrale de Three Miles Island et de son accident, les salles américaines ne désemplirent pas !

07.12 > 21:30 + 14.12 > 19:00
5€ / 3,5€


+ Substanz

Sebastian Mez, 2014, DE, HD, sans dial, 15

Trois semaines après la catastrophe de Fukushima, Sebastian Mez se rend au Japon et filme ce qu’il y trouve. Trois années de réflexion, et le tournage de "Metamorphosen", seront nécessaires pour faire mûrir le projet et aboutir au montage de cette fresque visuelle et sonore opposant les images chaotiques de la catastrophe nucléaire de Fukushima à l’imperturbable vie tokyoïte. Cet univers graphique n’aurait rien à envier à un Bosch revisité par un Mondrian apocalyptique.

+ Machine to Machine

Philippe Rouy, 2013, FR, video, sans dial, 32

La production d’informations et de savoirs se distancie d’une approche sensible, suite à l’accaparement progressif de ces domaines par les machines. Ce film est fait d’images produites par des drones, grues et autres robots mandatés par Tepco, et puisées dans les entrailles ravagées de la centrale de Fukushima Daiichi. Montées par Philippe Rouy, elles ouvrent une brèche dans le mur inébranlable du scientisme, pour laisser place à une poésie proprement cyborg, une subjectivité non-humaine sillonnée par le doute, l’imprécision et des images chatouillées par de coquins atomes.

+ Slow Action

Ben Rivers, 2011, GB, video, vo st fr, 45

Dans un futur sans âge, des ethnologues recensent diverses civilisations à la demande d’un conservateur de musée. Ce film atypique de Ben Rivers nous plonge dans un univers où les évidences contemporaines se troublent comme les reflets dans une marée noire. Le Progrès et la Réussite Sociale se fissurent, et la quête de la vie éternelle s’étouffe dans ses propres cellules souches. La production de Vérité s’étiole dans la description d’une voix off démentie par l’image. Cet essai, entre documentaire et science-fiction, résonne de rires annonciateurs de la fin d’un monde.

05.12 > 21:00 + 13.12 > 19:00
5€ / 3,5€


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